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Le pin d'Alep

  • Photo du rédacteur: Camille Sorel
    Camille Sorel
  • 28 déc. 2021
  • 3 min de lecture

C’était la première fois que Camille invitait Simon à la mer, et comme elle l’espérait, il se moquait pas mal de la plage pendant ses heures bruissantes. Aujourd’hui, le vent de terre faisait voler le sable et rendait toute approche du rivage cinglante. Les touristes déçus et à moitié brûlés se bousculaient, cornets de glace à la main, il était temps de s’éloigner de la petite station balnéaire.


Camille était chez elle ici, elle connaissait les vents, les parfums, les cris des goélands et les chants des cigales. Elle connaissait aussi un ruisseau asséché, dans une gorge aride à l’abri des bourrasques. L’accès se méritait, surtout en espadrilles et c’est en trébuchant qu’ils parvinrent à bon port, assoiffés et heureux.

Simon avait prévu une gourde d’eau fraiche et un grand plaid qu’il étala au sol sur un lit d’aiguilles. Un pin d’Alep immense offrait son ombre et ses parfums d’épices. Désaltérée Camille s’allongea, une main posée sur la cuisse de Simon. Elle écoutait le massif calcaire, curieuse d’en connaître les sons quand elle n’était pas là. Lui, il la regardait : étrange femme brune… Pas très grande de taille, pas très mince non plus, un visage pas vraiment gracieux, elle affolait pourtant les hommes, les rendait animaux, ils la voulaient pour eux. Que désiraient-ils en espérant la prendre ? Son corps aux formes pleines ou ses rires enfantins ? Son talent pour baiser ou ses larmes faciles ? Comme elle était perdue, quand il l’avait connue…


Il observait le corps de son amante, abandonné près de lui. Les pieds nus qu'il adorait lécher, les jambes musclées et brunes. Il caressa la cuisse, qu’elle ouvrit dans l’instant, les yeux toujours fermés, esquissant un sourire. Vêtue d’un short court, elle offrait son entrejambe, à peine voilée d’une dentelle. Le calcaire chauffait et le vent faisait chanter les feuillages des chênes. Simon découvrit les seins de Camille. Ils étaient ronds et lourds, rarement enfermés : cette femme libre n’aimait pas les contraintes, fussent-elles de soie.

A peine son chemisier ouvert, elle releva les bras et saisit le tronc au-dessus de sa tête, comme si ses mains y étaient attachées. Elle se cambra et entrouvrit les yeux, d’un regard qui disait « Baise-moi ». Il sourit. Dieu qu’il aimait l’appétit de cette femme ! Il bandait déjà durement rien qu’en la regardant. Elle restait agrippée au tronc, aussi dur que le sexe, ignorant la résine qui coulait par endroit.


Simon se leva et sans quitter des yeux la femme aux liens invisibles, se dévêtit lentement. Il écarta les pans du chemisier et attrapa les seins, plus qu’il ne les caressa. Il pinça les tétons et Camille gémit. Elle implorait du regard pour goûter le sexe de son homme. Elle quémandait son odeur si chaude, sa signature. Il fallait qu’elle le lèche pour le sentir à elle et du bout de sa langue, jouer à le faire trembler. Et puis l’avaler, comme un étui brûlant et le sentir grossir entre ses joues soyeuses. Il savait tout cela. Il savait qu'elle voulait qu’il s’enfonce dans sa gorge, pour l’ancrer dans la terre.

Mais ignorant la demande, il prenait son temps et jouait des seins comme d’un instrument produisant des soupirs.

Elle se cambra encore, cherchant à coller son bassin contre les cuisses de l'homme. Elle attrapa les hanches masculines et l’attira à elle. Doucement, dans un sourire, il replaça les mains de son amante autour du tronc rugueux et la déshabilla, faisant glisser short et culotte le long des jambes relevées.

Au ruisseau asséché, il trouva une source entre les cuisses de Camille. Aux cris et coups de reins répondaient les cigales. L’ombre du pin, résille ondulante, habillait les corps des amants fous de joie.

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